Pourquoi préserver le « patrimoine de pays ? »

Journal Ouest-France du 28/07/2009 - Edition : Nantes Nord - Rubrique : Treillières
La boulangerie-four de la Louinière (photo) et le four de Garambeau, exemples types du « patrimoine de pays » treilliérain

Au sein du Conseil de développement de la Communauté de communes d'Erdre et Gesvres (CCEG), s'est constitué un groupe de réflexion sur la notion de « Patrimoine de pays ».
L'équipe, regroupant élus municipaux et représentants d'associations locales issus des 12 communes de la CCEG, s'est réunie pendant près de deux ans autour de Marcel Poulizac, coordinateur. Dès sa création (fin 2007), l'association « Treillières au fil du temps » a rejoint la démarche.
Une autre approche
L'approche classique et « économique » du patrimoine privilégie plus souvent les édifices exceptionnels. L'approche « Patrimoine de pays » concerne plutôt nos édifices ruraux (puits, fours, lavoirs, calvaires, moulins, ponts, bâtiments...) et le bocage (sentiers de randonnée, sites remarquables, arbres exceptionnels...). Un tel patrimoine intéresse un tourisme de proximité : habitants de la commune ou des communes proches, pratiquants de randonnées, promeneurs dominicaux ou encore les sorties scolaires éducatives.
« C'est la trace de notre passé commun, de notre appartenance à une collectivité qui a une histoire », explique Marcel Poulizac. « Sa valeur ne se situe pas dans une économie de tourisme de masse, mais plutôt dans ce qui consolide notre société : le sentiment d'appartenir à une collectivité. Ce patrimoine est important en terme d'image : sa protection est le signe d'une société consolidée, respectueuse de son passé. »
Que conserver ou restaurer ?
Les associations agissent selon diverses approches. « Dans chaque commune de la CCEG existent aujourd'hui des groupes ou des personnes sensibles à notre histoire, qui travaillent à conserver ce qui peut l'être encore, par l'écrit ou par la reconstruction, mais les mutations profondes du territoire vont plus vite... » Alors, que peut-on faire ? « Témoins souvent impuissants de la disparition progressive, sous l'effet du temps et encore plus de la pression foncière, il est encore temps d'intervenir, afin de préserver une part de ce qui reste. Mais il faut se résoudre à ne pas tout conserver. » Un inventaire a donc été réalisé à l'échelle de chaque commune, puis une sélection de ce qui est représentatif fut effectuée. Les élus municipaux sont invités à classer la dite sélection comme «patrimoine communal», afin d'en assurer une meilleure protection.