Journal Ouest-France du 28/12/2011
Edition : Nantes Nord-Loire - Rubrique : Treillières.
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Nous poursuivons notre série voyage dans le passé, en compagnie de Jean Bourgeon (1).
Promenade parmi histoires et anecdotes glanées au sein des archives municipales et paroissiales.
«Le théâtre et le cinéma font leur apparition à Treillières à la fin de l'année 1923, sous le patronage de Monsieur le curé qui tient à contrôler les loisirs de ses paroissiens. »
La première séance du cinéma a lieu dans la salle de l'auberge d'Alexis Jahan, à la Poste-de-Gesvres.
À partir de 1926, les projections ont lieu à la salle paroissiale. Les séances sont programmées d'octobre à mai, environ tous les quinze jours, le dimanche à 15 h après les vêpres, et à 18 h 30.
“La paroisse n'est pas équipée et c'est Pathé-Rural qui apporte l'appareil de projection, le film et s'occupe de la partie technique”, souligne l'historien.
Le bulletin paroissial fait une large publicité au cinéma de la paroisse car les bénéfices réalisés vont à la caisse de l'école chrétienne. “Le prix des places (3 F et 2,50 F ; 1 F pour les enfants), n'est même pas le quart du prix de la livre de beurre. Il ne dépasse guère le prix d'un mauvais paquet de tabac, enfin il n'est rien en comparaison du prix d'une paire de bas de soie”, indique le curé en date du 24 mars 1929.
À compter de 1930, les films sont annoncés dans le bulletin sous forme d'encart publicitaire grossièrement dessiné par le vicaire.
Au début, il s'agit de films muets puis, à l'occasion de la projection du film Feu, le 14 décembre 1930, on annonce : “les deux séances seront agrémentées de belles auditions de la TSF”.
Enfin, le 12 novembre 1932, les Treilliérains ont droit à leur premier film “sonore et parlant” : L'Aiglon.
Les séances durent deux heures.
“On projette un “grand film” puis une série de courts documentaires (Bourges ses monuments, ses merveilles ou Comment on fabrique les cigarettes) et on termine par un film comique : Charlot amateur de football, Madame Dudule”
Le film principal puise son inspiration dans la religion, le drame moralisateur, la Grande Guerre, l'histoire, l'aventure... «Concession à la modernité, le cinéma paroissial permet souvent de prolonger le discours clérical tout en procurant une distraction à la jeunesse que l'on retient ainsi au pays, loin des divertissements funestes de la grande ville», analyse Jean Bourgeon.
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